Now that was Russia!
Depuis le temps que je devais y aller, ça y est, c'est fait.
Des rumeurs que j'avais entendues, je m'attendais à tout sauf à ce que j'ai pu voir. Un dépaysement total, tant par la langue que par l'alphabet, les mœurs, l'architecture... Ma première sortie de l'Union Européenne a été fascinante, et la coupure réelle.
Quel avantage j'ai eu par contre de pouvoir rester chez ma sœur, dans un ancien appartement communautaire, dans une rue ordinaire, loin des hôtels de luxe qui ne permettent d'avoir qu'un aperçu biaisé de la Russie.
Ce que j'ai vu en commun avec les tour opérateurs, c'est la beauté de la vieille ville...
La place du palais, percée par la colonne d'Alexandre, avec le Palais d'Hiver plus connu sous le nom de l'Hermitage d'un côté de la place, de l'autre côté, un bâtiment gigantesque, un palais. Au fil des rues, des canaux, une sorte de Venise du nord, les façades de couleurs, c'est gai. Toutes les îles ont leurs bâtiments impressionnants. Pourtant, ils ne sont pas vieux. Saint Petersbourg, n'a pas plus de 300 ans. D'ailleurs, cala se voir au verso de certains des somptueux palais... les murs sont en briques... Les théâtres sont nombreux et d'une beauté éblouissante, on y entend des résonnances du Lac des Cygnes de Piotr Ilitch Tchaïkovski... J'aurais aimé voir ce ballet, tant pis, ça sera pour une autre fois. Quel homme, quelle histoire... NB: I'm sure he would have enjoyed the Matthew Borne version of is work, as it probably sticks to the feelings he could then not express.
Nevsky Prospekt, ou les Champs Elysés de St. Petersbourg...
Cette avenue, dessinée par un architecte français Alexandre Jean Baptiste Le Blond. Je ne l'ai pas trouvée exceptionnelle sinon par sa taille... Longue et large, elle est bordée aujourd'hui par des commerces plutôt occidentaux, des fast-food, des banques et des assurances... Rien de bien original. Elle est plutôt terne, manque de verdure. Le monde qu'elle draine est impressionnant, stressant même. Il est marrant de regarder les gens. La course à la vulgarité des russes, des filles en Paris Hilton, jupes très courtes, décoltés ouverts, maquillage en démesure, lunettes "mouches"! Ah oui, les lunettes mouches, il y en a beaucoup. Petite apostrophe, jusque là fans d'eurodance (en témoigne la musique diffusée dans les bars), la Tektonik est arrivée en Russie, plutôt une mauvaise chose... Tout le monde porte dans sa main droite une canette de bière dès neuf heures du matin, assez effrayant, même pour des buveurs comme moi.
Aux coins des grands boulevards subsistent des cabines d'observation...
Elles servent aujourd'hui aux agents régulant la circulation, mais servaient autrefois à observer... Observer, espionner, fliquer, chacun est juge et choisit le mot qui lui semble être le plus adéquat.
Toujours est il que ces petites cabanes aux vitres fumées ont quelque chose de dérangeant...
Les églises: Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé et St. Isaac...
(bâtie par Auguste de Montferrand, un auvergnat!) oui, elles valent le coup d'être visitées. Leur histoire est intéressante, leur architecture originale et dans la continuité des autres édifices de la ville, elles sont imposantes et massives. Attention cependant, le tarif Touriste est deux fois plus cher que le tarif Russe. Attention à ne pas tricher, ou une babouchka n'hésitera pas à humilier devant tout le monde le pauvre touriste qui n'a rien compris ou s'est cru plus malin que tout le monde (comme moi...), et surtout, elle fera payer la différence de prix!
Hors champ des touristes...
J'ai eu la chance de me rendre dans des arrondissements plus populaires.
La Russie est un pays bourré de paradoxes. En voilà un. Nous nous sommes arrêtés à la station Нарвская ( Narvskaya) sur la ligne rouge. Cette ligne, aussi profonde que toutes les autres de Saint Petersbourg (plus de 100 mètres par endroit, argument géologique selon certains -sol marécageux - ou militaire -abris anti-nucléaires- selon les autres...), est caractéristique des systèmes de métros russes: stations à ornements, statues, lustres, Lénine, étoile rouge... La station en question était magnifique, conforme aux autres de la ligne (pas de photos, c'est interdit...). A l'extérieur, structure en dôme, pylônes... Donnant sur une place avec une arche commémorant la guerre patriotique de 1812 (??), jouxtant de grands bâtiments, une grande fresque faisant honneur aux idéaux communistes. En bref, une plongée en URSS... mais post-soviétique... Bâtiments d'appartements communautaires, les grands, ceux des pauvres, hébergeant plusieurs familles. Trottoirs délabrés, ladas vivantes ou en carcasses... Des hauts parleurs aux murs, vestiges de moyens de diffusion de propagande; des bouches d'égout manquantes (attention les soirs en rentrant bourré, pas rare en Russie!), des routes défoncées... Les grues du port dépassent, quelques industries, un hôpital qui "traite" les maladies vénériennes.... Un monde bien différent du centre historique....
Dans la rubrique hors champ touristique, je n'ai pas eu le temps de visiter le quartier occupé par des membres de la mafia russe, là, pas d'appartements communautaires, mais de grandes villas, de grands jardins... A faire lors de mon prochain voyage.
ба́бушка, Я тебя люблю! Babouchka, je t'aime!
La babouchka est la grand mère russe, la mémé, la vieille...
En Russie, elle a une place centrale dans la société. Démonstration et paradoxes.
Babouchka dans les transports en commun: 2 rôles...
Le rôle de mémé de base... Comme chez nous. Sauf que si une place lui est réservée, il faut la lui céder sans quoi, elle n'hésitera pas à faire remarquer que cette place lui est réservée...
Le rôle de travailleuse... Et oui, vu le passé de ce pays, ces pauvres femmes n'ont qu'une maigre retraite. Certaines sont employées dans le métro pour surveiller les escalators. A chaque extrémité de la remontée mécanique sont placées des cabines de surveillance (étonnant). Elles sont occupées par des babouchkas qui surveillent les gens... elles ont un téléphone leur permettant de discuter entre elles, uniforme à épaulettes (les russes adorent les uniformes), attention à celui qui s'aventurera à faire le con, il s'expose à une humiliante engueulade en russe! Dans les bus, elles vendent les titres de transport.
J'ai eu la chance d'être là bas le 9 mai, date à laquelle les russes fêtent la victoire de l'URSS sur l'Allemagne nazie. Les anciens combattants, et notamment des babouchkas, défilent, les spectateurs acclament, applaudissent, remercient, félicitent. En remerciement, certains leur donnent des roses. Le spectacle est extrêmement émouvant, et de telles scènes ne se voient pas en Europe. Le public fait la fête, c'est un grand évènement. Ils boivent, boivent, reboivent, et encore ils boivent... On s'étonne en arrivant du nombre de cadavres de bouteilles et de canettes laissées au sol. C'est sale. Heureusement les Babouchkas sont là! Durant la nuit, ces pauvres vieilles ramassent les bouteilles consignées en échange de quelques roubles. Enseignants, ingénieurs sous l'ancien régime, les voilà éboueurs informels du nouveau régime... Et attention à respecter les règles édictées par la police, qui s'égare à ramasser les bouteilles dans les poubelles des gares s'expose à une expulsion des lieux plutôt musclée par les forces de l'ordre, quelque soit l'âge... Les babouchkas ne sont pas les seules, ce sinistre spectacle est également le quotidien des handicapés en Russie (quel système de protection sociale!), qui survivent en mendiant dans la rue.
доступ к морю, accès à la mer!
Saint Petersbourg est une ville tournée vers la mer, traversée par de nombreux cours d'eau, dont le fleuve la Néva, c'est un grand port de Russie. D'ailleurs, son blason est composé de deux ancres qui se croisent. J'ai pu me rendre à la plage, bel épisode du voyage, beau soleil, beaux paysages.
Comme tout bon russe, nous avons pris le train (moyen de locomotion très utilisé).
Départ depuis la gare de Finlande. Gare soviétique, ornée des statues à l'esprit marteau et faucille communiste. Lénine en devant, assez majestueux, il faut le dire. L'architecture soviétique n'a rien de laide. Ses bâtiments sont impressionnants, massifs même, mais richement ornés et quelque part assez proche des styles art déco des années trente de chez nous, sauf ceux postérieurs à Staline, qui sont, comme dans l'imaginaire commun, dépourvus de charme. Le train, un train de banlieue, certainement vieux de quelques décennies, banquettes en bois. Pas la peine de rire, des vieilles michelines rendent encore service en France. A la tête des trains, sur certains du moins, une étoile rouge. Encore un reste, heureusement qu'il en reste pour satisfaire notre curiosité, même si les russes aimeraient se débarrasser de ces symboles, ce qui se comprend tout à fait. Cette étoile symbolisait le souhait de conquête du communisme sur les 5 continents.
Le train traverse une campagne arborée, parsemée de petites maisonnettes en bois. Ce sont les fameuses да́ча, datchas. Maisons de campagne des russes. Non ce ne sont pas des palais réservés aux riches, mais des petites bâtisses, tout à fait modestes. Les gares desservies sont des quais en plein campagne, permettant l'accès aux datchas pour les citadins. Des contrôleurs passent, ce sont des faux, ils cherchent à faire payer ceux qui n'auraient pas de billet pour gagner un peu d'argent. Ma soeur les a débusqués: pas de vrais uniformes... et les russes étant des fans d'uniformes (un agent des chemins de fer se confond avec un soldat...).Nous voilà arrivés. Les bords de la mer Baltique, autrefois territoire Finlandais. L'arrêt desservait autrefois un sanatorium converti aujourd'hui en centre de repos thalassothérapie. Le bâtiment ne fait pas vraiment envie, mais au moins, c'est calme. Couché de soleil sur une plage qui, malgré les détritus est belle... Détritus, comme en Europe, sauf que nous on a des gens payés pour nettoyer. Petite ballade dans les bois, des sources (d'eau potable à priori, bien que... l'eau du réseau de Saint Petersbourg est riche en métaux lourd et abrite un charmant protozoaire du nom de Giardia instestinalis. J'ai gouté l'eau de source, pas de symptômes jusqu'ici, donc, potable certainement). Derrière des sapins, une Banya, bains russes. Si j'avais pris mon maillot de bain, j'aurais bien essayé!
Retour à Saint Petersbourg, il fait encore jour, il est 23h00.
Je repense à tous les soldats que j'ai vu.
Lors de la fête de la victoire, de nombreux défilés de soldats ont eu lieu. Ils sont nombreux, l'armée russe est vaste, plus d'un million d'hommes. Majoritairement des conscrits, certains, jeunes, très jeunes. Je pense à ceux victimes de дедовщи́на, dedovchina, genre de bizutage extrêmement violent infligé aux conscrits, ceux victimes des mauvais traitements en général, comme l'absence de soins, la malnutrition, etc. qui, selon certaines sources, feraient 3000 victimes par an... ce n'est quand même pas rien. Voir ces gamins, penser à leur sort, c'est quelque peu dérangeant...
Les douanes russes... Code IATA: LED
L'aéroport international de St. Petersbourg, Pulkowo 2, Пулково 2, code IATA LED, pour Leningrad, n'est guère plus grand que l'aéroport international de Limoges... Pourtant, il dessert une ville de plus de cinq millions d'habitants. Je m'y suis rendu en minibus. Belle aventure. Un vieux ford transit jaune dans lequel on s'entasse à plus de dix. Le principe est simple, on donne 20 roubles à son voisin, qui fait passer, et ainsi de suite jusqu'au chauffeur. Pratique, rapide et efficace. Le confort... un détail.
Arrivé à Pulkowo, il faut aller enregistrer ses bagages. Premier passage, scan des bagages, examen des passeports, fouille au corps (évidemment, j'ai le droit aux fouilles de manière systématique dans tous les aéroports que j'ai fréquenté...). Enregistrement: examen du passeport. Douane... Douane, alors là c'est marrant. Beaucoup de femmes travaillent dans les douanes russes. Et à l'instar des vieux films de contre espionnage pendant la guerre froide, on peut y voir des douanières armées, en jupe, au maquillage ostentatoire, et... à talons aiguilles. Pas la peine de chercher le sourire, il n'existe pas. Il faut les regarder droit dans les yeux, elles tamponnent le visa et c'est fini. Quatrième contrôle des sacs à l'entrée de la salle d'embarquement et cinquième et dernier lors de l'embarquement.
Bien fouilli ce texte que je n'ai su structurer.
Je suis excité comme un enfant à Noël quand j'y repense. Si j'ai montré des aspects plutôt pas trop sympas, cela ne doit pas faire oublier que c'est une ville magnifique et un pays qui mérite vraiment d'être visité. Les mots en cyrillique, c'est pas pour me la péter, c'est juste que graphiquement, c'est super joli je trouve.
Ne cherchez pas le confort casanier auquel vous êtes habitués, ou alors allez à à l'hôtel et passez à côté de tout ce que le Russie a d'insolite à nous offrir. J'ai vraiment adoré ce voyage, j'ai très envie d'y retourner, je n'ai rien vu de tout ce que je voulais voir, j'ai encore beaucoup à découvrir.
Je ne remercierai jamais assez ma sœur pour le bonheur qu'elle m'a offert en partageant sa passion pour cette ville, ce pays, en l'écoutant parler russe (je suis vraiment fier d'elle), en la voyant vivre avec la fermeté des russes (gage de survie! je rigole), en m'hébergeant, en buvant de la Baltika, Балтика; en refaisant le monde.
Depuis le temps que je devais y aller, ça y est, c'est fait.
Des rumeurs que j'avais entendues, je m'attendais à tout sauf à ce que j'ai pu voir. Un dépaysement total, tant par la langue que par l'alphabet, les mœurs, l'architecture... Ma première sortie de l'Union Européenne a été fascinante, et la coupure réelle.
Quel avantage j'ai eu par contre de pouvoir rester chez ma sœur, dans un ancien appartement communautaire, dans une rue ordinaire, loin des hôtels de luxe qui ne permettent d'avoir qu'un aperçu biaisé de la Russie.
Ce que j'ai vu en commun avec les tour opérateurs, c'est la beauté de la vieille ville...
La place du palais, percée par la colonne d'Alexandre, avec le Palais d'Hiver plus connu sous le nom de l'Hermitage d'un côté de la place, de l'autre côté, un bâtiment gigantesque, un palais. Au fil des rues, des canaux, une sorte de Venise du nord, les façades de couleurs, c'est gai. Toutes les îles ont leurs bâtiments impressionnants. Pourtant, ils ne sont pas vieux. Saint Petersbourg, n'a pas plus de 300 ans. D'ailleurs, cala se voir au verso de certains des somptueux palais... les murs sont en briques... Les théâtres sont nombreux et d'une beauté éblouissante, on y entend des résonnances du Lac des Cygnes de Piotr Ilitch Tchaïkovski... J'aurais aimé voir ce ballet, tant pis, ça sera pour une autre fois. Quel homme, quelle histoire... NB: I'm sure he would have enjoyed the Matthew Borne version of is work, as it probably sticks to the feelings he could then not express.
Nevsky Prospekt, ou les Champs Elysés de St. Petersbourg...
Cette avenue, dessinée par un architecte français Alexandre Jean Baptiste Le Blond. Je ne l'ai pas trouvée exceptionnelle sinon par sa taille... Longue et large, elle est bordée aujourd'hui par des commerces plutôt occidentaux, des fast-food, des banques et des assurances... Rien de bien original. Elle est plutôt terne, manque de verdure. Le monde qu'elle draine est impressionnant, stressant même. Il est marrant de regarder les gens. La course à la vulgarité des russes, des filles en Paris Hilton, jupes très courtes, décoltés ouverts, maquillage en démesure, lunettes "mouches"! Ah oui, les lunettes mouches, il y en a beaucoup. Petite apostrophe, jusque là fans d'eurodance (en témoigne la musique diffusée dans les bars), la Tektonik est arrivée en Russie, plutôt une mauvaise chose... Tout le monde porte dans sa main droite une canette de bière dès neuf heures du matin, assez effrayant, même pour des buveurs comme moi.
Aux coins des grands boulevards subsistent des cabines d'observation...
Elles servent aujourd'hui aux agents régulant la circulation, mais servaient autrefois à observer... Observer, espionner, fliquer, chacun est juge et choisit le mot qui lui semble être le plus adéquat.
Toujours est il que ces petites cabanes aux vitres fumées ont quelque chose de dérangeant...
Les églises: Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé et St. Isaac...
(bâtie par Auguste de Montferrand, un auvergnat!) oui, elles valent le coup d'être visitées. Leur histoire est intéressante, leur architecture originale et dans la continuité des autres édifices de la ville, elles sont imposantes et massives. Attention cependant, le tarif Touriste est deux fois plus cher que le tarif Russe. Attention à ne pas tricher, ou une babouchka n'hésitera pas à humilier devant tout le monde le pauvre touriste qui n'a rien compris ou s'est cru plus malin que tout le monde (comme moi...), et surtout, elle fera payer la différence de prix!
Hors champ des touristes...
J'ai eu la chance de me rendre dans des arrondissements plus populaires.
La Russie est un pays bourré de paradoxes. En voilà un. Nous nous sommes arrêtés à la station Нарвская ( Narvskaya) sur la ligne rouge. Cette ligne, aussi profonde que toutes les autres de Saint Petersbourg (plus de 100 mètres par endroit, argument géologique selon certains -sol marécageux - ou militaire -abris anti-nucléaires- selon les autres...), est caractéristique des systèmes de métros russes: stations à ornements, statues, lustres, Lénine, étoile rouge... La station en question était magnifique, conforme aux autres de la ligne (pas de photos, c'est interdit...). A l'extérieur, structure en dôme, pylônes... Donnant sur une place avec une arche commémorant la guerre patriotique de 1812 (??), jouxtant de grands bâtiments, une grande fresque faisant honneur aux idéaux communistes. En bref, une plongée en URSS... mais post-soviétique... Bâtiments d'appartements communautaires, les grands, ceux des pauvres, hébergeant plusieurs familles. Trottoirs délabrés, ladas vivantes ou en carcasses... Des hauts parleurs aux murs, vestiges de moyens de diffusion de propagande; des bouches d'égout manquantes (attention les soirs en rentrant bourré, pas rare en Russie!), des routes défoncées... Les grues du port dépassent, quelques industries, un hôpital qui "traite" les maladies vénériennes.... Un monde bien différent du centre historique....
Dans la rubrique hors champ touristique, je n'ai pas eu le temps de visiter le quartier occupé par des membres de la mafia russe, là, pas d'appartements communautaires, mais de grandes villas, de grands jardins... A faire lors de mon prochain voyage.
ба́бушка, Я тебя люблю! Babouchka, je t'aime!
La babouchka est la grand mère russe, la mémé, la vieille...
En Russie, elle a une place centrale dans la société. Démonstration et paradoxes.
Babouchka dans les transports en commun: 2 rôles...
Le rôle de mémé de base... Comme chez nous. Sauf que si une place lui est réservée, il faut la lui céder sans quoi, elle n'hésitera pas à faire remarquer que cette place lui est réservée...
Le rôle de travailleuse... Et oui, vu le passé de ce pays, ces pauvres femmes n'ont qu'une maigre retraite. Certaines sont employées dans le métro pour surveiller les escalators. A chaque extrémité de la remontée mécanique sont placées des cabines de surveillance (étonnant). Elles sont occupées par des babouchkas qui surveillent les gens... elles ont un téléphone leur permettant de discuter entre elles, uniforme à épaulettes (les russes adorent les uniformes), attention à celui qui s'aventurera à faire le con, il s'expose à une humiliante engueulade en russe! Dans les bus, elles vendent les titres de transport.
J'ai eu la chance d'être là bas le 9 mai, date à laquelle les russes fêtent la victoire de l'URSS sur l'Allemagne nazie. Les anciens combattants, et notamment des babouchkas, défilent, les spectateurs acclament, applaudissent, remercient, félicitent. En remerciement, certains leur donnent des roses. Le spectacle est extrêmement émouvant, et de telles scènes ne se voient pas en Europe. Le public fait la fête, c'est un grand évènement. Ils boivent, boivent, reboivent, et encore ils boivent... On s'étonne en arrivant du nombre de cadavres de bouteilles et de canettes laissées au sol. C'est sale. Heureusement les Babouchkas sont là! Durant la nuit, ces pauvres vieilles ramassent les bouteilles consignées en échange de quelques roubles. Enseignants, ingénieurs sous l'ancien régime, les voilà éboueurs informels du nouveau régime... Et attention à respecter les règles édictées par la police, qui s'égare à ramasser les bouteilles dans les poubelles des gares s'expose à une expulsion des lieux plutôt musclée par les forces de l'ordre, quelque soit l'âge... Les babouchkas ne sont pas les seules, ce sinistre spectacle est également le quotidien des handicapés en Russie (quel système de protection sociale!), qui survivent en mendiant dans la rue.
доступ к морю, accès à la mer!
Saint Petersbourg est une ville tournée vers la mer, traversée par de nombreux cours d'eau, dont le fleuve la Néva, c'est un grand port de Russie. D'ailleurs, son blason est composé de deux ancres qui se croisent. J'ai pu me rendre à la plage, bel épisode du voyage, beau soleil, beaux paysages.
Comme tout bon russe, nous avons pris le train (moyen de locomotion très utilisé).
Départ depuis la gare de Finlande. Gare soviétique, ornée des statues à l'esprit marteau et faucille communiste. Lénine en devant, assez majestueux, il faut le dire. L'architecture soviétique n'a rien de laide. Ses bâtiments sont impressionnants, massifs même, mais richement ornés et quelque part assez proche des styles art déco des années trente de chez nous, sauf ceux postérieurs à Staline, qui sont, comme dans l'imaginaire commun, dépourvus de charme. Le train, un train de banlieue, certainement vieux de quelques décennies, banquettes en bois. Pas la peine de rire, des vieilles michelines rendent encore service en France. A la tête des trains, sur certains du moins, une étoile rouge. Encore un reste, heureusement qu'il en reste pour satisfaire notre curiosité, même si les russes aimeraient se débarrasser de ces symboles, ce qui se comprend tout à fait. Cette étoile symbolisait le souhait de conquête du communisme sur les 5 continents.
Le train traverse une campagne arborée, parsemée de petites maisonnettes en bois. Ce sont les fameuses да́ча, datchas. Maisons de campagne des russes. Non ce ne sont pas des palais réservés aux riches, mais des petites bâtisses, tout à fait modestes. Les gares desservies sont des quais en plein campagne, permettant l'accès aux datchas pour les citadins. Des contrôleurs passent, ce sont des faux, ils cherchent à faire payer ceux qui n'auraient pas de billet pour gagner un peu d'argent. Ma soeur les a débusqués: pas de vrais uniformes... et les russes étant des fans d'uniformes (un agent des chemins de fer se confond avec un soldat...).Nous voilà arrivés. Les bords de la mer Baltique, autrefois territoire Finlandais. L'arrêt desservait autrefois un sanatorium converti aujourd'hui en centre de repos thalassothérapie. Le bâtiment ne fait pas vraiment envie, mais au moins, c'est calme. Couché de soleil sur une plage qui, malgré les détritus est belle... Détritus, comme en Europe, sauf que nous on a des gens payés pour nettoyer. Petite ballade dans les bois, des sources (d'eau potable à priori, bien que... l'eau du réseau de Saint Petersbourg est riche en métaux lourd et abrite un charmant protozoaire du nom de Giardia instestinalis. J'ai gouté l'eau de source, pas de symptômes jusqu'ici, donc, potable certainement). Derrière des sapins, une Banya, bains russes. Si j'avais pris mon maillot de bain, j'aurais bien essayé!
Retour à Saint Petersbourg, il fait encore jour, il est 23h00.
Je repense à tous les soldats que j'ai vu.
Lors de la fête de la victoire, de nombreux défilés de soldats ont eu lieu. Ils sont nombreux, l'armée russe est vaste, plus d'un million d'hommes. Majoritairement des conscrits, certains, jeunes, très jeunes. Je pense à ceux victimes de дедовщи́на, dedovchina, genre de bizutage extrêmement violent infligé aux conscrits, ceux victimes des mauvais traitements en général, comme l'absence de soins, la malnutrition, etc. qui, selon certaines sources, feraient 3000 victimes par an... ce n'est quand même pas rien. Voir ces gamins, penser à leur sort, c'est quelque peu dérangeant...
Les douanes russes... Code IATA: LED
L'aéroport international de St. Petersbourg, Pulkowo 2, Пулково 2, code IATA LED, pour Leningrad, n'est guère plus grand que l'aéroport international de Limoges... Pourtant, il dessert une ville de plus de cinq millions d'habitants. Je m'y suis rendu en minibus. Belle aventure. Un vieux ford transit jaune dans lequel on s'entasse à plus de dix. Le principe est simple, on donne 20 roubles à son voisin, qui fait passer, et ainsi de suite jusqu'au chauffeur. Pratique, rapide et efficace. Le confort... un détail.
Arrivé à Pulkowo, il faut aller enregistrer ses bagages. Premier passage, scan des bagages, examen des passeports, fouille au corps (évidemment, j'ai le droit aux fouilles de manière systématique dans tous les aéroports que j'ai fréquenté...). Enregistrement: examen du passeport. Douane... Douane, alors là c'est marrant. Beaucoup de femmes travaillent dans les douanes russes. Et à l'instar des vieux films de contre espionnage pendant la guerre froide, on peut y voir des douanières armées, en jupe, au maquillage ostentatoire, et... à talons aiguilles. Pas la peine de chercher le sourire, il n'existe pas. Il faut les regarder droit dans les yeux, elles tamponnent le visa et c'est fini. Quatrième contrôle des sacs à l'entrée de la salle d'embarquement et cinquième et dernier lors de l'embarquement.
Bien fouilli ce texte que je n'ai su structurer.
Je suis excité comme un enfant à Noël quand j'y repense. Si j'ai montré des aspects plutôt pas trop sympas, cela ne doit pas faire oublier que c'est une ville magnifique et un pays qui mérite vraiment d'être visité. Les mots en cyrillique, c'est pas pour me la péter, c'est juste que graphiquement, c'est super joli je trouve.
Ne cherchez pas le confort casanier auquel vous êtes habitués, ou alors allez à à l'hôtel et passez à côté de tout ce que le Russie a d'insolite à nous offrir. J'ai vraiment adoré ce voyage, j'ai très envie d'y retourner, je n'ai rien vu de tout ce que je voulais voir, j'ai encore beaucoup à découvrir.
Je ne remercierai jamais assez ma sœur pour le bonheur qu'elle m'a offert en partageant sa passion pour cette ville, ce pays, en l'écoutant parler russe (je suis vraiment fier d'elle), en la voyant vivre avec la fermeté des russes (gage de survie! je rigole), en m'hébergeant, en buvant de la Baltika, Балтика; en refaisant le monde.
Clem, спасибо!
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