Tuesday 15 May 2007

Erratum commentaires...

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Bonne soirée, bon week end, bien affectueusement

Le pronominal de Mentir à la première personne du singulier... JE ME MENS


Pourquoi une phrase de titre à l'allure presque, d'un exercice de conjugaison?
Non. Je ne veux pas faire de grammaire, ou d'analyse linguistique de la richissime langue de Molière. J'en suis bien incapable.
Mais plutôt me prendre la tête sur la solution de "l'exercice":
JE ME MENS!

Qui ose se le dire? Oser dire "je me mens", c'est reconnaître un mensonge.
Reconnaître qu'on se ment, c'est peut-être s'avouer qu'on était naïf.
Reconnaître qu'on se ment, c'est peut-être se rendre compte de certaines choses.

Souvent quand on se ment, souvent, on le sait. Mais c'est difficile. Rares sont ceux qui se mentent et l'assument ouvertement... Obvious, isn't it?

Souvent je me suis menti. Je me suis menti pour ne pas voir ce que je suis, qui je suis...
On peut se mentir longtemps... Serrer les dents quand la vérité nous rattrape un peu, mais avec un peu de volonté on peut continuer le mensonge. Son mensonge, avec qui on devient intime.

Souvent je continue à me mentir. Je vois des choses, je comprends des choses... Je sais qu'elles sont vraies. Je ne veux pas y croire pour ne pas blesser. Ou je ne veux pas y croire pour me protéger.

Alors je mens... Je mens pour ne pas heurter. Je garde le secret.

Un mensonge finit toujours par se savoir. Un mensonge à soi même aussi...

Et arrive un temps où se mentir n'est plus possible. Les sentiments (ah... ceux là...), l'amour propre rattrape toujours... Tous les efforts mis en oeuvre pour cacher aux yeux étrangers que l'on continue à se mentir finissent par se trahir eux mêmes... La conquête de la conscience... La conscience!

S'ensuit alors la souffrance. "Oui, je me mens. Tout le monde le sait. Je le sais. J'ai mal. Je continue".

La liberté survient à partir du moment où finalement on se dit "Ouais... pourquoi ces souffrances, ces mensonges... je suis comme je suis. Je pense ce que je veux." Sans aveux publics la vie reprend son cours.
La confiance en soi reprend ses armes, sa place...

Félicitations à ceux qui comprennent. Félicitations à ceux qui ont compris... ou... peut être vous mentiriez vous?

L'épilogue... Peut-on mentir à quelqu'un qui se ment pour l'épargner?

La question reste ouverte....


photo: 'La confusion des sentiments' StefanZweig, adapté et mis en scène au théatre par Virginie Fouchault

Thursday 10 May 2007

LE CHOC... I was moved


Hier soir sur un forum, j'ai été interpellé par un titre du genre"Anyone with HIV please help me". Je clique dessus. Le premier message "I was diagnosed with HIV this wednesday (...)"
OH MY GOD! Un post publié peu après 18h00 et qui enregistrait déjà plus de 300 réponses à 20h00... Non, pas que des gens séropositifs. De nombreux messages de compassion, many hugs... Mais quand même quelques messages violents à l'encontre du jeune garçon... Des gens dans l'esprit "cancer des homos" des années 1980. Des messages disant qu'il ne récoltait que ce qu'il méritait... Une horreur! Nombreux messages à l'encontre de cet affreux individu.
Si le safe sex est un gage de protection, le risque zéro n'existe pas, n'a jamais existé et n'existera jamais!

Le jeune HIV+ a ressenti l'obligation de se justifier. Pas un adepte de partenaires multiples au cours de soirées trop arrosées, pas un adepte du BB, toujours utilisateur de protection sauf cette fois... Un excès de confiance, un partenaire qu'il connaissait depuis longtemps. La confiance...
A mon avis, bon nombre de contaminations sont dues à un excès de confiance...
Les monstres qui n'ont fait que l'enterrer ont été bannis du forum.

Si je suis parfaitement conscient du nombre de personnes dépistées positives chaque jour dans le monde, si je suis parfaitement conscient du nombre de personnes qui disparaissent chaque jour à cause du SIDA, si je suis parfaitement conscient que d'autres maladies moins médiatisées emportent chaque jour des milliers de personnes... L'honnêteté et la tristesse de ce garçon m'ont beaucoup touché. Sur son blog des photos. Un jeune homme avec la même date de naissance que moi (à une année près), un jeune homme avec qui je partage le prénom, un jeune homme de Leeds, ma ville d'origine en Angleterre... Un jeune homme beau, un jeune homme qui paraît équilibré... J'ai eu très mal.

Ce bouleversement fait suite à celui vécu il y a peu après avoir vu le très beau film d'André Téchiné qui relate l'histoire d'un garçon d'une vingtaine d'années qui débarque à la capitale au début des années 1980, profite de la vie à une époque où l'on ne savait rien encore et contracte le SIDA... Inutile de préciser la fin...

S'il n'y a qu'une conclusion à faire, ça sera la plus basique, la plus banale...
Aucun traitement curatif n'existe. Les traitements disponibles retardent l'apparition du SIDA, et les effets secondaires sont très durs à supporter. La seule guérison possible est de ne pas attraper le virus... SAFE SEX IS THE KEY!
L'heure n'est plus à stigmatiser les 'populations' à risque! De plus en plus d'hétéros sont contaminés!

Voilà. Je souhaitais juste partager mes sentiments, mon bouleversement, et mon indignation par rapport à certaines réactions.

Tommy, although we don't know each other, please consider my sympathy and compassion as true and genuine. Love. xx


Liens - Links




Terrence Higging Trust, assoc' Britannique
http://www.tht.org.uk/

Aides, une assoc' Française
http://www.aides.org/