Sunday 14 December 2008

L'autoroute... gage de rapidité

Alors voilà, pour 14,6 euros, traversez l'ouest du Massif Central... Le voyage vaut le coup d'oeil!

Clermont Ferrand - Limoges: 4h50! Au lieu de 2h30 habituellement.

Encore un mal du XXIe siècle, sous couvert de démarches assurance qualité, prévision et gestion du risque, etc... annonces en pagailles d'intempéries, et voilà... Les photos parlent d'elles mêmes...
L'A89 mal dégagée, la ville de Clermont pas dégagée... Comment faisaient nos ancêtres, sans nos outils pour ne pas être aussi handicapés par la neige?...




















Ce qui n'a pas empêché ASF de facturer ce doux voyage... 14,60 euros!






Je n'ai pas envie d'épiloguer, je suis fatigué.
Blog

Tuesday 2 December 2008

"The duchess"

Comme tout le monde le fait, pourquoi ne pas le faire à mon tour et créer une rubrique cinéma sur ce blog... Premier film évoqué, vu un dimanche après midi pluvieux, The Duchess.
Pourquoi je suis allé voir ce film à la base?

Tout simplement parceque j'ai eu la chance d'aller au Festival Du Film Britannique de Dinard, et que ce film présenté en avant première attirait de longues files d'attente... N'ayant pu le voir (c'était un peu la course, il a fallu faire des choix), j'ai profité de son passage à Limoges pour aller le voir.





L'histoire:
Une histoire vraie, adaptée à partir d'une biographie écrite par Amanda Foreman, Georgiana, Duchess of Devonshire, le film relate l'histoire de Georgina Spencer, Duchesse du devonshire (contrée du sud ouest de l'Angleterre pour ceux qui ne le sauraient pas).

Georgina Spencer épouse le Duc de Devonshire le 6 juin 1774, alors qu'elle allait avoir 17 ans. Couple pour le moins voué à l'échec, notamment par le tempéremment de son époux dont le seul objectif est d'avoir un héritier. Après deux échecs (ses deux premiers enfants étaient des filles... désolé...), elle donne vie à un garçon, William George Spencer Cavendish. Lassée d'un mari qui ne sait l'aimer, Georgiana se mèle au monde "jet set" de l'époque et notamment, s'investit dans le parti montant des Whigs, sympathisant du tiers Etat français (en pleine époque de révolution...), où la monarchie Britannique avait encore la main mise sur la chambre des communes. Elle y rencontre Lady Elizabeth Foster (Bess), qui devient vite sa meilleure amie et vient s'installer dans la demeure du couple (car plaquée par son mec, en gros). La promiscuité conduit à ce qui devait arriver, la séduisante Bess devient maîtresse du Duc... Un sordide ménage à trois voit le jour.
Se sentant trahie et dégoutée par sa vie conjugale, the Duchess of Devonshire se laisse aller à retomber pour un amour de jeunesse revu au cours des "meetings", le premier ministre Whig à venir... Charles Grey.
Or lorsqu'elle demande à son mari le Duc d'accepter qu'elle vive son amour pour Grey au grand jour, il refuse l'humilation et met tout en oeuvre pour mettre fin à cette relation... et y parvient. Le ménage à trois se poursuivra jusqu'à la mort de Georgiana. Le Duc se marria alors avec Lady Elizabeth Foster...
A savoir que le gène "princesse des coeurs" doit exister, car Georgiana Spencer (The Duchess of Devonshire) est une ancètre de Lady Diana Spencer, plus courramment appelée Lady D... (je suis sûr que ses adorateurs auront fait le lien avec le nom).

Voilà les faits, en gros... Donc logiquement, bande annonce, in English please!



Juste une phrase pour féliciter le réalisateur Saul Dibb, qui s'essaye au film historique avec succès. Sa carrière (courte encore et prometteuse de fait) s'illsutrait alors par de nombreux films et documentaires sur l'Angleterre du XXIe siècle (violences urbaines dans les quartiers défavorisés, fondamentalisme islamiste, etc.). En 2006 il adapte pour la télévision The Line Of Beauty, chronique d'un jeune gay londonien dans les années 80 sur fond de Thatcher et de SIDA. Fiction acclamée du grand public lors de sa diffusion sur la BBC en prime time.

Nombre de détails pourront être trouvés sur les acteurs sur internet... Mais j'ai envie de dire quelques mots sur...

....Ralph Fiennes qui interprète the Duke of Devonshire. Licencié de la Royal Academy of Dramatic Arts, cet acteur talentueux habitué aux classiques (A Midsummer Night's Dream, honte à ceux qui ne connaissent pas l'auteur) ou aux réalisations plus contemporaines (TV, ou ciné The Schindler's list) , joue avec finesse l'homme britannique d'une époque dure. Il cultive une austérité de laquelle transparait une certaine tendresse et maladresse à exprimer ses sentiments. Personnellement touché par son interprétation, j'en oubliais presque sa cruauté.



...Charlotte Rampling, (Lady Spencer, maman de Georgiana) qu'il est inutile de présenter mais qu'il est si bon d'entendre jouer en anglais, et quel anglais! Toujours aussi classieuse, elle reste et confirme sa position d'une de mes actrices préférées.






...Dominic Cooper, qui interprète le rôle du politicien proche du peuple, Charles Grey! Ce beau garçon, diplomé de LAMBA (the London Academy of Music and Dramatic Art) a débuté sa carrière dans la pièce de théatre "The History Boys" (where he plays the sexy straight best mate of a young gay boy...). J'ai eu la chance de le croiser cette année au festival de Dinard, où il jouait dans deux films (celui-ci, et the escapist). Il a également pu être vu cette année dans Mamma Mia. Talent très prometteur, et sacrément charmant! Vous pouvez me croire, en vrai c'est encore mieux qu'à la télé.



Que dire d'autre sinon vous recommander d'aller voir ce films, en VO biensûr. VOus apprécierez un anglais de qualité, trop rarement entendu de nos jours... et pourtant d'une beauté!... Magnifique. Les critiques générales sont plutôt très bonnes (à l'exception de Télérama, éternel jamais content). Les liens avec Diana sont suggerés très habilement, peut être aussi une forme d'hommage à cette grande dame.

Monday 1 December 2008

I can’t decide whether you should live or die… ode to my workplace

Quel plaisir je prends tous les matins d'aller travailler. Quatre heures dix, mon réveil sonne. Le chat gueule pour manger. Je bois un café, mange un bout et c’est parti, je sors jusqu’à ma voiture. Il fait froid. La serrure côté conducteur ne fonctionne plus, alors je passe par le côté passager et enjambe le levier de vitesse. Elle démarre, plutôt pas mal, je croise les doigts. Armé de mes gants, mon écharpe, mon bonnet, j’ouvre la fenêtre pour désembuer et fumer une cigarette. Je n’ai plus de chauffage. L’autoroute, la pluie, le brouillard, les poids lourds (il n’y a qu’eux à une heure si matinale) jusqu’à ma destination finale : l’ABATTOIR.
Et là… un univers si particulier. C’est un abattoir, déjà, c’est spécial, mais surtout cet abattoir. Une enclave française à lui seul, un fonctionnement unique avec des gens uniques.

PRESS PLAY PLEASE:



Découvrez Scissor Sisters!


Moi j’appartiens à un service d’Etat qui assure une inspection permanente des abattoirs. Devoir de réserve oblige, je ne m’étendrais pas sur nos missions ni sur mes collègues.
La grande question, pourquoi avoir choisi cette chanson des Scissor sisters ? J’espère que vous aviez bien appuyés sur play quand je vous ai dit de le faire. Le ton de la chanson et ses paroles s’appliquent assez bien à ce que je ressens sur ce lieu et ses occupants.
L’abattoir traverse une crise qui pourrait conduire à la fermeture ou au contraire à un rachat. Notre position (en tant que service de l’Etat) là dedans est assez marrante, à la fois boucs émissaires et assistance sociale. La direction adore nous accuser de tous les maux de l’établissement, les gars de la chaîne adorent vider leurs sacs et nous confier leur ressentiments (quand ils en ont vraiment besoin, sinon ils nous grognent après). C’est très spécial comme ambiance mais au final on a comme l’impression d’appartenir à une certaine famille, et avec du recul, même s’il y a des jours où je ne le supporte plus, il y a des côtés sympas… Donc la chanson en rapport dresse un peu cette relation de je t’aime moi non plus.

« It's not easy having yourself a good time
Greasing up those bets and betters
Watching out they don't four-letter
If I can kiss you both at the same time
Smells-like something I've forgotten
Curled up died and now it's rotten”
Traduction et "commentation":
« C'est pas facile de passer du bon temps
Graisser les paris vers le haut (= augmenter les paris)
Une observation ne se conclue pas en quatre mots
Te descendre et t'embrasser en même temps
Ca ressemble à quelque chose que j'aurais oublié
Tellement ancien que c'est maintenant mort et putréfié »

Observation de l’abattoir de loin, pas simple d’avoir joué par le passé et essayé de baiser tout le monde, tout vient à point à qui sait attendre et aujourd’hui les sanctions pleuvent. « Te descendre et t’embrasser en même temps », impossible d’être juge et parti, surtout en notre position de service de l’Etat (ce qui a été oublié par certains anciens, échappés en retraite), « ca ressemble à quelque chose que j’aurais oublié (sic), tellement ancien que c’est maintenant mort et putréfié (pas si sûr que ça…)». Oui, soyons franc, c’est l’ancien collègue qui parle…

Deuxième partie :

« I'm not a gangster tonight
Don't want to be a bad guy
I'm just a loner baby
And now you're gotten in my way”
Tradale:
“Ce soir je ne suis pas un gangster
Je ne veux pas être un méchant
Je suis juste un solitaire baby
Et maintenant tu es sur ma route »

Commentaire : là c’est moi qui parle… Je viens d’être nommé, je suis tout jeunot et innocent. Pas envie d’être corrompu, pas envie d’être méchant même si ca fait un peu partie du métier… Je suis tout neuf mais tu es plus que sur ma route mais carrément rentré dans ma vie à un tel point que je ne peux jamais t’oublier et je parle de toi tout le temps (et ça emmerde tout le monde, t’as vraiment du pouvoir sur moi espèce d’abattoir pourri !)

CHORUS :
« I can't decide
Whether you should live or die
Oh, you'll probably go to heaven
Please don't hang your head and cry
No wonder why
My heart feels dead inside
It's cold and hard and petrified
Lock the doors and close the blinds
We're going for a ride”
Tradale:
“Je n'arrive pas à décider
Si tu dois vivre ou mourir
Oh, tu iras probablement au Paradis
S'il te plaît ne te prends pas la tête et ne pleure pas
Ne me demande pas pourquoi
Mon coeur est mort à l'intérieur
Il est froid, dur et pétrifié
Verrouille la porte et ferme les rideaux
On va faire un tour »
Toujours moi qui parle : je n’arrive pas à savoir ce qui vaut le mieux… Fermer ou rester ouvert ? Fermer serait triste pour tout le monde qui travaille là bas et particulièrement pour les opérateurs de chaîne qui ont un savoir faire trop peu rémunéré, les voir dehors me ferait mal, ne plus les voir aussi me manquerai un peu (peut être pas longtemps) mais c’est comme les collègues, on passe réellement du temps ensemble(peu importe les affinités présentes o pas), se retrouver dispatché ferait bizarre. Rester ouvert, Ok, mais du coup je serais pris au piège de rester aussi. Ce qui ne me dérange pas tant que je peux m’en échapper un jour. Les références au cœur… de fait, incapable de décider.

« It's a bitch convincing people to like you
If I stop now call me a quitter
If lies were cats you'd be a litter
Pleasing everyone isn't like you
Dancing jigs until I'm crippled
Slug ten drinks I won't get pickled”

“C'est difficile de convaincre les gens de t'apprécier
Si j'arrête maintenant, traite-moi de dégonflé
Si les mensonges étaient des chats, tu serais une portée
Faire plaisir n’est pas ton fort
Dansant jusqu'à ce que je sois estropié
Même après dix verres je ne serai pas saoul »

Oui, difficile de faire apprécier un endroit pareil… et pourtant c’est vrai que si je partais déjà je serais un dégonflé. Sans même voir l’aboutissement de chantiers mis en place, ça serai assez lâche de ma part vis-à-vis de mes collègues et de ma hiérarchie, ainsi que vis-à-vis des gars… Bon certes, les responsables de cette boutique racontent mensonge sur mensonge, versions changeantes d’un interlocuteur à l’autre ou d’une heure à l’autre… mais bon ça contribue au charme de l’endroit, même si c’est un peu fatiguant. Faire plaisir… Ouais c’est sûr que ce n’est pas vraiment l’esprit de la maison. Faire plaisir à nous encore, on s’en fout. Par contre faire plaisir aux ouvriers… ça ils ne savent pas faire… Au bilan, il faut que j’arrive à me convaincre de me battre pour tenir tête et rester efficace encore un temps, quoi qu’il arrive !

« I've got to hand it to you
You've played by all the same rules
It takes the truth to fool me
And now you've made me angry”

“Je dois bien vous l'avouer
Vous avez joué selon les mêmes règles
Ca prend la vérité pour me rendre fou
Et maintenant vous m'avez énervé »

Et oui, quand les vérités éclatent, ça énerve. On découvre des nouveautés tous les jours. Des cachoteries qui avaient été faites, des coups bas, des manigances, etc. Les découvrir c’est bien, mais les résoudre ou faire avec c’est dur, donc effectivement, ça énerve.

« Oh I could throw you in the lake
Or feed you poisoned birthday cake
I wont deny I'm gonna miss you when you're gone
Oh I could bury you alive
But you might crawl out with a knife
And kill me when I'm sleeping
That's why + CHORUS”

“Oh je pourrais bien te jeter dans un lac
Ou empoisonner ton gâteau d'anniversaire
Je ne nierai pas que tu me manqueras quand tu seras parti
Oh je pourrais t'enterrer vivant
Mais tu ramperas et sortiras peut-être à l'aide d'un couteau
Et tu me tueras quand je dormirai
C'est pourquoi +
REFRAIN»

Oui, je pourrais m’employer à faire pire que ce que je fait pour enterrer cette boite, mais si fermeture il devait y avoir… Je ressentirais quelque chose de bizarre. Enterrer vivant… c’est risqué, je ne veux pas une horde de tueurs devant ma porte, et ces mecs ont du talent, ils manient bien le couteau !

Bref… Comprendre ce chantier est un peu complexe. Je pense que c’est un trip très personnel qui ne pourra être compris par tous. Enfin si c’est compris, je dis tant mieux et merci.
Si je résume la situation…
Oui, il y a des jours très pénibles avec des tensions, de la fatigue, du stress… et à côté de ça, il y a une communauté à laquelle on appartient malgré nous. Le bassin d’emploi local, plusieurs personnes par famille travaillent là bas, les histoires de cul entre le personnel, les querelles de familles, les groupes, les moments de solidarité entre eux (nous avons pu les observer en grève), les mots qu’ils nous disent parfois et qu’il faut savoir prendre à la volée pour nous dire qu’ils nous aiment bien (c’est très très rare). Un microcosme qu’il faut savoir observer et dans lequel il faut chercher les points positifs, il y en a... les points négatifs, il y en a aussi. Mais aujourd’hui je suis bien disposé donc je ne dresserai pas la longue liste de ces derniers !