Monday 19 November 2007

"je joue, tu joues, il joue"

"Je joue, tu joues, il joue". Encore un exercice grammatical! Suis-je grammairien?...Non!
Juste un amoureux des mots, et certainement adepte des maux...
Ok. Comment s'inscrire dans une démarche pédagogue donnant sens à mon propos sans être pompeux, prétentieux, et pourtant... les nerfs parlent, les vapeurs éthyliques inspirent... je vais être dur.
Çà ne va pas être simple. Allons y gaiement, d'une façon chronologique et tenter de faire une démonstration digne de celle de mes amis (nombreux) enseignants, maîtres des démarches par raisonnement, porteurs de savoirs et de savoir faire...

"Je joue"
Jouer avec quelqu'un, en profiter, abuser de ses sentiments, ses états d'âmes, etc... Non, je ne dirais pas que je ne l'ai jamais fait. Généralement inconsciemment...
Pourtant, c'est générateur de souffrances pour l'être concerné, l'être généralement aimé, l'être tout le temps aimant.
Donc en conclusion sur la première personne du singulier au présent de l'indicatif du verbe du premier groupe JOUER, "je joue" (mon dieu quelle lourdeur...)... oui, j'ai dû jouer dans ma vie.

"Tu joues" ou plutôt, contorsion des bonnes pratiques, "il joue"
"Tu joues" sans interpréter un "il joue"avant est très difficile à aborder. Avant de dire à quelqu'un "tu joues avec moi", on pense avant, "il joue avec moi". Ou plus simplement, "il joue". Ouais, "il joue". J'en parle autour de moi, à mes amis, à mes proches, et même à mes ennemis pour avoir un avis forcément terni et noirci. "Il joue" ouais, j'ai l'impression qu'il se fout de ma gueule..." Cette sensation lourde, on l'a tous vécue à un moment ou un autre de notre existence. Et c'est désagréable!... Qui oserait dire le contraire!
On devient objet de courtoisie d'un moment, objet de désir ponctuel, objet de plaisir éphémère... Et ça fait mal! Jusqu'au moment où, la chronologie "conjugatoire" reprend le devant, on repasse au "tu joues!"

"Tu joues!"
Alors là, on passe d'entrée dans une sphère conflictuelle insidieusement plus importante et beaucoup plus difficile à gérer: "tu joues avec moi!"
Cette étape se déroule en fait en deux étapes.
D'abord celle qui est intérieure, mentale... On se voit parler à l'être aimé et lui dire "Tu joues avec moi!" ou des phrases débiles du genre "parle moi, j'ai des choses à te dire..."
Phase de rumination, se dire qu'on est passé pour un con!
Cette phrase est difficile, chevauchant souvent la troisième personne du singulier "il joue avec moi". Dernière, dite de façon plus affirmée, moins douteuse, avec plus d'assurance...
Et là, le face à face. L'envie est là, le coeur bât vite, l'adrénaline est pulsée dans tout le corps... "cette fois je vais le lui dire!"...
Mais non. Trop subjugué par son charme, son sourire séduisant, le jeu change, les lèvres appellent, seuls les désirs de l'embrasser et de l'aimer s'expriment...
En arrière pensée, "il joue avec moi, je le sais... mais je ne veux pas qu'il me quitte, je l'aime trop, je reste..."

Ma foi, l'homme est bien maso!
Mon Chapeau à ceux qui résistent et contrôlent! Contrôler la situation, n'est-ce pas jouer un peu avec les sentiments de celui qu'on aime; accepter d'être objet de jeu, d'être soumis... Est-ce vraiment une preuve d'amour? Que reste t-il alors du jeu de la séduction?

Sur les jeux de l'amour et du hasard, Marivaux m'a fait rire, mais s'il voit juste parfois, la vie est bien plus complexe... personne n'a, à mon avis de réponse sur ces jeux amoureux... et tant mieux.

L'amour est unique, ses maux aussi. Les histoires se recoupent, mais toutes sont différentes.

J'ai de la chance, j'ai aimé d'amour dans ma vie, c'est déjà pas mal...

Sunday 4 November 2007

histoire d'amis

Histoire d’Amis

L’éclat de ton sourire
Et l’aisance de ton charme
L’excès de mes délires
Qui nous tiraient des larmes

C’est avec le vent d’Ouest
Que ces moments reviennent
Hanter, comme la peste,
Mon âme sous ces persiennes

Nous eûmes si peu matière
A jeter ces passerelles
D’ambre tant éphémère
Sur nos vies parallèles,

Qu’au cours de ces rencontres
L’abstinence eut son trône.
L’horloge de nos deux montres
N’étant jamais synchrone

Et nous jouâmes, chaque jour,
Sur le fil du rasoir
Avec le feint espoir
De ne pas choir en Amour.

Toujours il sera là,
L’interminable abysse
Qui nous priva jadis
De faire ce dernier pas.

L’océan c’est ma croix.
La digue qui modère
Ce désir incendiaire
De glisser sous tes draps

Laurent Tilhac – jan 2001

J'avais trouvé ce poème au hasard sur internet il y a déjà 6 ans... une période d'interrogation et de quelques souffrances alors que j'habitais Saint Sauvant dans le sud de la Vienne...

Poème doux , poème simple, poème vrai...

Tout le monde se retrouve dans ces vers à un moment ou un autre de son existence.