Sunday 14 February 2010

D'une saint Valentin à l'autre...



Installé sur le parking d'un supermarché, un grossiste en fleurs est installé depuis sept heures du matin dans un vieux camion frigorifique. Il fait froid, mais malgré tout, un flux constant de clients ce dimanche matin. Le premier client, un jeune homme avec une poussette, puis d'autres, des jeunes, des plus vieux. Dimanche, des fleurs... Non, pas la Toussaint, mais le quatorze février, paraît que c'est la fête de l'Amour, ce petit puceau de Valentin se donne de l'importance...

La Saint Valentin, encore. Si l'on raisonne comme les féministes sur la journée de la Femme, l'Amour a le droit à sa journée... Doit on en conclure que les 364 autres jours de l'année, adultère et ignorances sont permis dans la mesure où le jour J, le 14 février, ce brave petit Valentin, à l'aide de tous ces partenaires commerciaux va permettre à l'amant de de prouver son amour à l'aimé, et de fait tirer un trait sur les bas du temps passé... Idiotie et arnaque... Mais hélas, c'est le célibataire frustré qui parle et c'est bien moins crédible que quelqu'un d'amoureux (quoi que...).

Certaines attentions valentines sont terriblement sincères et audacieuses, et j'en connais un qui s'est usé la coeur au jeu de la séduction l'an dernier, le jour de la fête de l'Amour. Sans détailler car trop intime, ses initiatives sincères et romantiques avaient été effacées d'un coup par l'absence de répondant et d'Amour de sa désirée... J'en ai encore mal pour lui.

Toutes les fêtes se ressemblent, on est à l'unissons et heureux dans l'environnement festif et propice aux sentiments qui parfois renaissent ou s'amplifient, rarement disparaissent. L'éloignement ou l'effacement, c'est les jours d'après... Noël, premier de l'an, Saint Valentin, le bloc de sensibleries sentimentalo-mercantiles s'estompe. Les jours s'allongent, le printemps va arriver, et avec lui la bataille d'expression de nos hormones sexuelles et leurs sacs de phéromones qui les accompagnent. Miam, miam!... Et chacun d'aller de branche en branche, pour son amour, l'approfondi, le cultiver, le graver. Ou au contraire, d'arbre en arbre, l'éloignement et la rupture car le nectar de la fleur d'à côté est plus sucré, le bourgeon plus coloré.

Uhmmm que j'ai hâte de sentir ces odeurs printanières et estivales...

Bon pour nous autres célibataires... La bonne période va arriver? Si une telle période existe vraiment... (soupire). La rencontre décisive peut-être? Ou le sacro-saint papillonnement sexuel... qui perdure, lui, toute l'année (le changement climatique... il n'y a plus de saisons... personne ne peut l'ignorer de nos jours).

Bref, cette année comme l'an dernier, je suis seul aujourd'hui. De l'amyotrophie de mes fessiers à une lipolyse abdominale avortée, mes vêtements ne laissent transparaître de mon corps plus aucune forme. Mon esprit plus enfumé que jamais sombre peu à peu dans l'indifférence la plus totale au regard de mes échecs affectifs. Très bon tout ça! On me rétorquera que c'est quand on s'y attend le moins que... Ouais, ouais, on connaît tous la chanson. M'en fous! L'aigreur s'installe en moi, et finalement je commence à l'aimer. Tout comme le goût de ces petites cerises sauvages aigres et acides que j'adore. Mon cynisme s'accroît et remplace ces faux espoirs que mon cerveau persiste à impulser en moi, même quand je ne veux pas. Qui vivra verra...

Seul, j'ai quand même envie d'embrasser pour l'occasion ce garçon à qui je n'exprimerai jamais, car trop secret, la profondeur de mon amour par respect pour lui et ses sentiments. Je ne veux pas lui faire de mal, il restera flou pour le lecteur et net dans mon coeur. Ce jeune homme qui me procure ce sentiment électrisant de plaisir à chacun de ses regards et de ses sourires, et à qui je souhaite vraiment de rencontrer cet Amour dont il rêve un peu chaque jour.

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2 comments:

Anonymous said...

Aigri certes ... mais tellement toi !!! Je t'aime, Gaëlle.

Anonymous said...

La St Valentin il est vrai, est la journée du mercantilisme par excellence. J’ai pu constater d'ici de là tout au long de ce début du mois de février une présence accrue de livres, d’articles de magazines, d'annonce de coaching et de pseudos thérapeutes qui pour trouver l’amour se proposent tout simplement de nous apprendre à se contenter de Monsieur et Madame « ça va », "Y a pire mais bon" ou encore "on s'en contentera". Ces soit disant professionnels de l’amour suggèrent de faire des compromis sur nos critères de la moitié parfaite. Bien entendu il ne s'agit pas ici de critères physiques qui sont toujours de l'ordre du phantasme.Le grand amour, le profond, riche en sentiments n’est de l’ordre que de la rhétorique pour ces derniers. (aparté:Ah!j'entends déjà les commentaires, mais pour moi l'amour n'est Grand que dans ce qu'il a de plus conventionnel, banal puisqu'il n'est partagé qu'a deux. C'est là toute sa singularité) Il nous est donc demandé de se résigner pour s’adapter. D’avoir Une gestion comptable, une culture entreprenariale de l’amour. Nous y sommes! à l’heure de la mondialisation des sentiments pour pouvoir plaire.Renoncez sinon vous finirez esseulé, en errance sentimentale ! Voilà le message annoncé. Il s’agit ici d’abdication de ce qui fait ce que nous sommes ; ce qui nous différencie du reste du règne animal mais également les uns les autres: nos émotion,notre ressenti.
Alors quand tu écris "Seul..je n'exprimerai pas la profondeur de mon amour par respect..", je me sens confus car tu rentres dans ce jeu. Parce que Tu es seul tu ne participes pas à cette journée! Eh bien non ce jour-là comme les 364 autres,butine s'il te faut butiner déclare ce que tu as à annoncer, découvre ce qu'il y a à dévoiler. Alors bouge ce qu'il te reste de fessier et va vivre ce que tu as à vivre et arrête d'avoir mal pour les autres.
Un ami qui (malgré son célibat) te veut du bien